À quoi ça sert, un aventurier ? Pour tenter de répondre à la question, au mépris du danger, Vincent Noyoux a rencontré neuf représentants de cette caste.
Revoici Vincent Noyoux. En 2011 il s’employait dans « Touriste professionnel » à démythifier le métier d’auteur de guides de voyage sur un ton malicieux et avec une réjouissante dose d’autodérision. Depuis, allez savoir pourquoi, la collection « Géoguides » de Gallimard a préféré se priver de ses talents. Au moins cela lui a-t-il laissé le temps de se consacrer à un deuxième ouvrage. En 2014, il se penche sur quelques personnages qui font profession d’aventurier. Mais au juste, c’est quoi un aventurier à l’heure de Google Earth ? À quoi ça sert de courir, de plonger, de voler, d’escalader, de risquer sa peau dans le désert, sur la banquise, dans la forêt, sur les océans ? Et aussi pourquoi tiennent-ils tant à faire connaître au plus grand nombre leurs exploits ? Agacé par les aventuriers de tout poil, allergique à leurs récits, il a rencontré neuf spécimens, histoire de comprendre le phénomène. Sous sa plume ironique, Isabelle Autissier, Jean-Louis Étienne, Patrice Franceschi, Mike Horn, Antoine de Maximy, Bertrand Piccard, Sonia & Alexandre Poussin, Sylvain Tesson perdent certes quelques plumes, mais ils gagnent aussi les cœurs, car Vincent Noyoux parvient à mettre au jour leur sincérité. Séduit malgré ses préventions initiales, l’auteur convient que les aventuriers ont quelque chose à nous apprendre sur nous-mêmes et peuvent finalement nous aider à être meilleurs en nous incitant à faire preuve dans notre plate vie quotidienne de plus de courage, de patience, d’audace, de volonté et d’humilité. Chers aventuriers, on vous aime nous non plus.