Douglas Kennedy – L’homme qui aimait l’Australie

Un pays dans le monde exerce une influence particulière sur vous : l’Australie ?

Je suis complètement obsédé par l’outback. L’année dernière, j’y suis retourné pour la quinzième fois à l’occasion de mon 61e anniversaire. Avec ma femme, nous avons parcouru 2500 km en 4×4 entre Darwin et Broome. Les 1000 derniers kilomètres, on a roulé sur une piste au milieu de nulle part dans un monde primitif. Quel pays ! C’est presque aussi grand que les États-Unis, mais il n’y a que 25 millions d’habitants dont la presque totalité vit dans les villes sur la côte : Sydney, Melbourne, Brisbane, Perth… Et puis la nature peut être dangereuse. Il ne faut jamais conduire la nuit à cause des risques d’accident avec des kangourous. Sans compter qu’il y a des serpents féroces. Dans un camping, une personne a été mordue par un king brown (mulga). Son venin est mortel si on ne réagit pas dans l’heure qui suit. Ça, c’est l’Australie ! J’adore ces territoires sauvages même si je suis très citadin. J’adore disparaître au milieu de nulle part.

On rencontre des gens un peu bizarres dans ce nulle part.

Dans l’outback, tout le temps. Il faut dire que c’est tellement isolé. Je me souviens très bien, c’était l’année dernière entre Katherine et Kununurra, on s’est arrêté sur une aire de repos. Dans le resto, tout le monde était bourré. C’était vraiment toxique. Ma femme qui est quelqu’un de très cool, m’a dit de retour des toilettes : « Mais, c’est un bordel ici ! J’ai les jetons, il faut partir. » La cuisine était épouvantable, on a pris de l’essence et on a fui. Ça, c’est l’Australie. Les gens sont si isolés dans l’outback et la vie est si dure que d’un point de vue humain, ça peut être féroce. Mais on a aussi rencontré des gens extraordinaires. (…) Lire la suite dans A/R 35 

Toutes ces grandes questions sans réponse. Douglas Kennedy (Belfond)

Photographe : Thomas Chéné
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Écrit par
Michel Fonovich
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