Dubaï : Le tour de la tour

Si tu vas à Dubaï, impossible de la rater, je veux parler de la plus haute tour du monde, la Burj Khalifa qui mérite bien une ascension, en ascenseur de préférence. Impressions d’en-haut et d’en-bas.

Dubaï est une ville minuscule, depuis l’endroit où je t’écris. Je suis en altitude, et mes perspectives s’en trouvent changées. Ici, à l’observation deck de la Burj Khalifa, tout prend des dimensions lilliputiennes, les gratte-ciel à mes pieds sont ridicules (ils s’élèvent pourtant à 200 ou 300 mètres). Je ne distingue même pas le Dubaï Mall au bas de la tour, qui est pourtant le plus grand centre commercial du monde (on aime les records dans les parages). C’est dans les airs qu’on prend la mesure de la folie immobilière qui règne ici, de l’ambition qui a conduit à faire de ce désert une oasis.

Ô Burj Khalifa !

Inaugurée en 2010, la Burj Khalifa est le fleuron de l’émirat, l’incontournable touristique de la région, la fierté du pays : c’est la plus haute structure humaine jamais construite. 828 mètres. Prends ça dans ta face, gringo.  Que fait-on quand on visite la tour ? On prend l’un des 57 ascenseurs, qui monte au 124e étage (sur 163), on fait quelques selfies et on reprend l’ascenseur qui descend à 11 mètres par seconde. À la fin de la visite, on traverse le petit musée retraçant la jeune histoire de ce building pouvant accueillir 35000 personnes. Le projet à 1,5 milliard de dollars a mobilisé des ressources humaines venues des quatre coins du globe (jolie mosaïque de photos avec des gens de toutes les couleurs en train de sourire). Je n’ai toutefois pas vu de stèle à la mémoire des dizaines d’ouvriers morts sur le chantier. Pas de mention non plus des émeutes de 2006, quand les ouvriers, majoritairement asiatiques, se sont révoltés contre leur condition salariale. Quatre dollars la journée pour bosser sous 45 degrés : de quoi se plaignaient-ils ? (…)

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Écrit par
Julien Blanc-Gras

Né en 1976, Julien Blanc-Gras est un écrivain et journaliste-reporter.
Après des études de journalisme à Grenoble, il obtient un DEUG d’histoire puis une maîtrise en journalisme, puis à Hull en Angleterre.

En 2005, il publie au Diable vauvert, « Gringoland », qui conte un périple latino-américain et sera ensuite lauréat du festival du Premier Roman de Chambéry et « Talents à découvrir » des librairies Cultura.

En 2008, il publie « Comment devenir un dieu vivant », une comédie apocalyptique déjantée, puis « Touriste » en 2011, et « Géorama » en 2014.

Il a également séjourné aux îles Kiribati à l’automne 2011 pour réaliser son livre, « Paradis (avant liquidation) » (2013).

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