Je vous écris de Corée du Sud

Cher A/R, 
Je t’écris de Séoul où il fait beau et où je m’amuse bien. Je passe ici en quatrième vitesse et j’en profite pour te donner deux ou trois impressions.
La Corée du Sud est l’un des pays où l’on travaille le plus au monde, c’est aussi l’un de ceux où l’on se suicide le plus, et on ne m’ôtera pas de l’idée qu’il y a un lien entre les deux. Comme tu le sais, le miracle économique coréen est sans précédent. C’était le tiers-monde il y a 30 ans et aujourd’hui ils ont des supermarchés virtuels dans le métro, grâce auxquels on peut faire ses courses en photographiant des codes-barres avec son smartphone avant d’être livré à domicile. En Corée du nord aussi, les supermarchés sont virtuels, mais pas pour les mêmes raisons.
Je ne te ferai pas l’affront de t’expliquer que Séoul est une destination « entre tradition et modernité » parce que, même si c’est vrai (il y a des vieux temples et de l’architecture dernier cri), cette formule à la con est valide dans n’importe quelle ville du monde. Ce que je peux te dire, c’est que les chauffeurs de taxi conduisent en regardant des matchs de base-ball à la télé et que 21% de la population s’appelle Kim. (…)
Photographe : Vanessa Chambard
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Écrit par
Julien Blanc-Gras

Né en 1976, Julien Blanc-Gras est un écrivain et journaliste-reporter.
Après des études de journalisme à Grenoble, il obtient un DEUG d’histoire puis une maîtrise en journalisme, puis à Hull en Angleterre.

En 2005, il publie au Diable vauvert, « Gringoland », qui conte un périple latino-américain et sera ensuite lauréat du festival du Premier Roman de Chambéry et « Talents à découvrir » des librairies Cultura.

En 2008, il publie « Comment devenir un dieu vivant », une comédie apocalyptique déjantée, puis « Touriste » en 2011, et « Géorama » en 2014.

Il a également séjourné aux îles Kiribati à l’automne 2011 pour réaliser son livre, « Paradis (avant liquidation) » (2013).

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