Yom – Song for the old man

Yom, Le clarinettiste phare de la scène klezmer française, revient avec Song for the old man, un disque rêveur inspiré par ses voyages et ceux de son père. Il nous en parle…

D’où vous est venue l’envie de cet album ?
Mon père, à l’âge de 16 ans, est parti aux États-Unis. C’était en 1954. Il est resté en tout quasiment une dizaine d’années là-bas. Cet album est une réinvention de son parcours et de son histoire. J’ai moi-même parcouru les États-Unis pour aller voir ma demi-sœur, mon demi-frère et les parents adoptifs de mon père. Ce disque est un peu un mélange des émotions provoquées par les récits elliptiques de mon père et de mes souvenirs du désert du Colorado ou de la forêt de séquoias géants, dans laquelle j’ai eu la chance de pouvoir camper plusieurs jours.

C’est un album de voyage ?
Les morceaux ne sont pas des cartes postales d’endroits où je suis réellement allé. L’album est un grand mélange. Évidemment, il y a dans ce disque des passages que j’associe précisément à ma traversée du désert des Mojaves, de Los Angeles à Las Vegas. J’ai vu des endroits extraordinaires, le Grand Canyon bien sûr, mais aussi des canyons moins connus, comme Zion Canyon, Bryce Canyon,…

Le peuple juif n’a quasiment jamais cessé de voyager. Cela s’entend-il dans sa musique ?
C’est vrai que c’est une musique qui évoque l’exode, l’exil, le fait de n’être nulle part chez soi. Ce sont des thèmes qui sont plus qu’importants dans la musique klezmer, la musique juive d’Europe centrale et orientale, où même l’instrumentation sous-entend la possibilité de se déplacer. Par exemple, le piano n’y figure pas, parce qu’elle était jouée par des musiciens itinérants, qui allaient de shtetl en shtetl pour les bar mitzvah et les mariages. La musique klezmer est liée à l’itinérance, au voyage et malheureusement, violemment, au déracinement. Lire la suite dans AR33

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Écrit par
François Mauger
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