Course contre le plastique : entretien avec Sam Bencheghib

Course contre le plastique : entretien avec Sam Bencheghib

Sensibiliser les Américains à la réduction de l’usage du plastique : c’est l’audacieux défi relevé par Sam Bencheghib, jeune activiste de 22 ans. L’aventure démarre à New York le 26 juillet 2019 pour s’achever 5000 km plus loin à Los Angeles en février 2020. Retour sur 6 mois de course à pied pour une bonne cause.

Quelle mouche t’a piqué pour que tu te lances dans pareil projet ?

Faisant mes études aux USA, j’ai réalisé à quel point la pollution par les plastiques n’était pas un problème ici. Il faut savoir que treize États américains ont interdit d’interdire l’utilisation des sacs plastiques à usage unique. Est-ce normal ? Je ne crois pas. Avec Trump, c’est difficile de faire entendre une voix divergente, alors j’ai décidé de traverser les États-Unis d’est en ouest avec pour objectif d’échanger avec les citoyens et les élus sur les moyens de réduire la consommation de plastique, à l’échelle individuelle, mais aussi collective. Le fait de courir assurait la promotion du projet.

Courir et mobiliser, sacré défi ?

Mentalement, c’était compliqué. Un rapide bilan montre que j’ai couru entre 40 et 60 km par jour, rencontré plus de 8000 personnes, dont 20 élus, fait 30 interventions dans des écoles. Je cherchais un défi personnel pour communiquer sur une cause qui me tient à cœur et j’ai été servi.

Comment prépare-t-on un tel défi ?

Pendant les six mois précédant le départ, je me suis beaucoup entraîné. À l’université, j’ai bénéficié du soutien d’un préparateur physique pour ne négliger aucun détail.

Un souvenir de souffrance ?

Dans les Rocheuses, en plein cœur du Colorado, j’avais de la neige jusqu’aux genoux. Le froid était glacial. C’était très dur physiquement et mentalement. Mais, en voyant ces paysages d’une telle beauté, j’ai pris conscience que la douleur est finalement peu de chose face à la nature. Tous les États que j’ai traversés ont une part de beauté. Les immenses champs d’agriculture du Kansas, les déserts immaculés de l’Arizona, les montagnes du Colorado…

Avec des hamburgers au menu ?

Oui ! (rires) J’en prenais une fois tous les trois jours.

Étais-tu exemplaire sur l’utilisation du plastique ?

Oui, au maximum. Le problème dans les supermarchés américains, c’est qu’il n’existe que des produits emballés dans du plastique. J’ai donc acheté les denrées alimentaires de base en vrac et je les ai emballées.

Un nouveau projet ?

Oui et toujours pour lutter contre la pollution plastique. Il y a trois ans, on a construit deux canoës avec des bouteilles en plastique pour descendre la rivière la plus polluée du monde sur l’île de Java. Avec notre association Make A Change World, on rêve de créer une technologie qui permette de récupérer les déchets des rivières avant qu’ils n’échouent dans les océans.

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© Instagram – Sam Bencheghib

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Écrit par
Antoine Grotteria
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