Fantasmes andalous

L’Andalousie macère dans les idées reçues comme une tranche de jambon marine dans son huile d’olive. Son seul nom suffit pour enflammer les regards. Le regard des romantiques rêvant d’une aubade dans les jardins de l’Alhambra,  des gourmands salivant devant une interminable tablée de tapas, des lubriques s’échauffant à l’idée de danses gitanes torrides, des amoureux de la vie en général et en particulier. C’est un peu tout cela l’Andalousie, mais pas vraiment non plus.

Une grotte creusée dans la colline, des gitanes aux pupilles débordant de mazout, un chanteur au bord de l’apoplexie et des mains, des mains qui claquent, des mains qu’on n’arrête plus, des mains qui n’en font qu’à leurs paumes. Qui aurait pu croire qu’autant de décibels puissent sortir d’une simple paire de mains ? Évidemment, le voyage en Andalousie commence par un spectacle de flamenco. Difficile de faire autrement.

Ay, ay, aïe…

Dans la cueva « Maria la Canastera », petit boyau chaulé de 10 m de long sur 3 de large, il fait rudement chaud. Sous un plafond garni d’écumoires et de gamelles en cuivre, une trentaine de spectateurs s’entasse le long des murs de la grotte tapissée de vieilles photos en noir et blanc où l’on voit Maria, la grand-mère aujourd’hui décédée, en compagnie de vedettes des années 60-70. C’est elle qui en 1953 décide d’arrêter de tresser des paniers et de faire danser la famille. Elle a bien fait. Mieux vaut faire de l’oseille que travailler l’osier. (…)

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Photographe : Christophe Migeon
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Écrit par
Christophe Migeon
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