Hanoi, émoi et moi – La Grande Sophie

Tombée amoureuse de Hanoi, La Grande Sophie lui devait bien une chanson. C’est chose faite et bien faite dans son dernier album, « Nos histoires ». Eût-elle été envoûtée par Ho Chi Minh-Ville que la ritournelle n’aurait pas sonné aussi suavement à nos oreilles. Démonstration : « Ho Chi Minh-Ville, Ho Chi Minh-Ville, je t’appartiens … » Remercions donc Cupidon d’avoir décoché sa flèche dans la capitale du Vietnam et Sophie d’avoir été si grande pour son septième opus.

Comment êtes-vous tombée sous le charme de Hanoi ?

Avec l’album précédent, « La place du fantôme », j’ai fait une longue tournée de 130 dates. La dernière était à Hanoi, mais quand on a débarqué en octobre 2103, le général Giap, un héros de l’indépendance est mort. Conséquences : deuil national pendant plusieurs jours et annulation du concert dans un stade. Grâce à l’Institut français, on a quand même pu jouer devant 300 personnes. Je voulais ensuite visiter le pays, mais un typhon m’a bloquée à Hanoi. J’ai pris plus de temps pour rencontrer les gens en compagnie de deux interprètes, deux jeunes Vietnamiennes d’une vingtaine d’années avec qui j’ai beaucoup sympathisé. Elles m’ont fait visiter leur ville, et quand je suis partie, j’avais un petit pincement au cœur. Je n’arrivais pas à définir si c’était le fait de quitter un pays où rien ne s’était passé comme prévu, mais où j’avais fait de belles rencontres ou si c’était le fait de finir une tournée. Quand je suis revenue en France, j’ai pris ma guitare en voulant garder une trace de ces beaux souvenirs.

Et donc Hanoi a été la première chanson de l’album ?

Oui et je continue à correspondre avec mes deux petites interprètes. D’ailleurs, je prononce leur prénom à la fin de la chanson : « velours » et « fleur de lune ». J’étais particulièrement contente de refaire une tournée asiatique à la fin de l’année dernière, une tournée intense avec quasiment un pays par jour. Au bout d’un moment, on ne sait plus où on est ! On a fait comme cela : Bangkok, Hong Kong, Canton, puis on est allé à Hô Chi Minh, Hanoi, et on a fini épuisés par Singapour.

Revenons à Hanoi et racontez vos premières impressions.

J’ai été extrêmement surprise. J’avais survolé le Vietnam dans les années 2000, et je me souvenais n’avoir vu que des vélos ! J’y suis revenue en 2013, c’était la première fois que je mettais les pieds à Hanoi. Quand j’ai voulu traverser une route au bord du lac Hoàn Kiêm, j’ai cru ne jamais y arriver ! J’étais un peu paniquée par ce que j’appelle dans la chanson des « vagues de motos ». En fait on se rend compte que les gens sont hyper habitués. Vous mettez le pied sur la route et tout suit, tout se déporte. Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de motos, mais les voitures apparaissent. Vont-elles prendre la place des motos ? Est-ce qu’on pourra encore respirer dans dix ans ? (…) Lire la suite dans AR31

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Écrit par
Michel Fonovich
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