Mayotte – Lagon à l’agonie

Voilà bien un titre racoleur et un brin anxiogène. Il a néanmoins le mérite de souligner les fortes inquiétudes quant à l’avenir du lagon mahorais, bijou de biodiversité, alors qu’un immense parc marin a été créé voici bientôt trois ans.

Le 18 janvier 2010, Nicolas Sarkozy débarque à Mayotte, prend un bain de foule, fait un discours en suant à grosses gouttes et avant de repartir pour l’aéroport, signe le décret de création du parc naturel marin de Mayotte (PNMM). Il avait fallu plus de 10 ans pour porter le parc marin d’Iroise, premier du genre, sur les fonts baptismaux, deux ans à peine auront suffi pour celui de Mayotte. Il faut croire qu’il est plus facile de légiférer sur un confetti du sud de l’Océan Indien que sur les côtes de métropole … En recouvrant la totalité des 70 000 km² des eaux territoriales,le PNMM permettait aussi d’atteindre d’un coup les objectifs quantitatifs avancés lors du Grenelle de l’environnement. Et hop ! Mais après tout, fi donc de ces tours de passe-passe, l’important n’est-il pas que le lagon soit enfin protégé ? Une petite mer intérieure de 1 300 km² hésitant entre le turquoise, l’émeraude et l’ absinthe, 195 km de récifs frangeants, 140 km de récifs-barrières, 25 % du littoral ourlé de mangroves, et ce n’est pas tout messieurs-mesdames, approchez encore un peu, mettez-vous la tête sous l’eau et admirez les 760 espèces de poissons, les 22 espèces de mammifères marins dont 3 espèces de baleines à fanons, 18 espèces de dauphins avec parfois des noms rigolos comme le péponocéphale ou le cachalot pygmée, les deux espèces de tortues marines qui s’y reproduisent et toute la flopée d’invertébrés mous, visqueux, épineux ou à coquille qui font de l’endroit l’un des fleurons de la biodiversité … alors oui, il était vraiment important de protéger tout ce petit monde. Mais qu’en est-il vraiment ? (…)

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Photographe : Christophe Migeon
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Écrit par
Christophe Migeon
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