PPDA

Il fut le visiteur du soir, celui qui apparaissait à 20 h derrière l’écran du téléviseur. 10 000 JT au compteur, tout de même. À le voir presque tous les soirs, fidèle au poste, on pouvait penser qu’il prenait racine. Erreur. Patrick Poivre d’Arvor trouvait le temps de parcourir le vaste monde qu’il avait découvert enfant dans les livres d’écrivains assoiffés d’aventure. L’aventure, il l’a poursuivie en écrivant à son tour.

Y a-t-il chez vous, un objet souvenir d’un voyage ?

Plein. Dans mon bureau, il y a beaucoup de colliers polynésiens et beaucoup de livres achetés de-ci, de-là.  Aussi beaucoup d’échantillons de sable, pas forcément dans ce bureau, mais en Bretagne, car j’en fais collection depuis 35 ans. J’ai commencé en Haïti en 1976. J’accompagnais une de mes amies. J’étais rédacteur, elle était photographe. Je l’ai vue prendre du sable et au retour le mettre dans un bocal qu’elle a clôt avec du liège. J’ai trouvé ça chouette et je l’ai imitée. J’en suis à quelque chose comme 700 ou 800 bocaux de sable.

Ça va du plus blanc au plus noir ?

Il y a de tout. D’abord les couleurs en effet : du blanc, du noir, de l’ocre, du rouge.  Et puis les textures : de très fin à granuleux. Et j’ai ajouté un peu de terre aussi pour aller jusqu’au bout. Ça me plait, car avec ces bocaux, j’ai l’impression de voir passer une partie de ma vie. Surtout de ressentir ce que j’ai aimé dans ces voyages, dans ces déplacements.

Sheila chantait « Laisse les gondoles à Venise, le printemps sur la Tamise, mets nous un peu de musique et prends ma main ». Est-ce que vous pensez comme elle que l’amour vaut tous les voyages?

Venise et Londres ont été parmi mes premiers voyages d’adulte. Venise parce que j’étais contrôleur des wagons-lits pour gagner ma vie. Tous les vendredis je partais de la gare de l’Est, je ne sais pas pourquoi la gare de l’Est, et j’allais à Venise pour me faire un peu de sous. Arrivée le samedi matin et retour dans la nuit du samedi pour me retrouver à Paris le dimanche, crevé et heureux. Car entre-temps il y avait eu Venise durant une journée. Mes camarades, eux, en profitaient pour roupiller. J’ai dû faire ça 17 week-ends de suite. Et puis Londres, c’est le premier endroit où j’ai fait de l’autostop. À ce moment-là, il n’y avait pas de tunnel donc ce n’était pas si simple. Je suis parti de Paris pour aller là-bas. (…)

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1. En train jusqu’à Venise:

[audio:2011/05/1.-En-train-jusquà-Venise1.mp3|titles=1. En train jusqu’à Venise]

2. Pas si casanier:

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3. Le moment préféré du voyage:

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4. Premier voyage en solo:

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5. Lieux encore à découvrir:

[audio:2011/05/5.-Lieux-encore-à-découvrir.mp3|titles=5. Lieux encore à découvrir]
Photographe : Cyrille Weiner
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Écrit par
Michel Fonovich
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