En 2010, la Ruhr est capitale européenne de la culture. Hein ? Vous levez les sourcils, écarquillez les yeux, gardez la bouche béante. La nouvelle vous laisse sous le choc. Et pourtant, c’est la vérité. Pour une fois, la lauréate n’est pas une ville mais une conurbation de 53 villes aux airs de fête. Et si !
Essen, Duisburg, Dortmund, Bochum … des noms évocateurs au mieux de rien, au pire de la Ruhr. Et qui entend Ruhr par chez nous, pense aussitôt à une région blême, hérissée de hauts fourneaux et de grandes cheminées d’usine, occupée à travailler sans joie, triste à pleurer, polluée jusqu’au dernier boulon, à bout de souffle, en un mot : moche. Parlez-nous de Toscane et d’Andalousie, de la Catalogne et de la Loire mais de grâce, pas de ce tromblon : non, pas la Ruhr. Et pourtant à y regarder de plus près, on se dit qu’on ferait bien un petit tour avec la délaissée que l’amour désavoue. Ce n’est pas facile, mais elle a des atours. Et puis reconnaissons qu’elle fait des efforts pour changer de look. Ses gigantesques bâtiments industriels, autrefois dédiés au charbon et à l’acier sont devenus des monuments impressionnants ouverts aux arts et aux spectacles. (…)